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... se comptent sur les doigts de la main).⏎ Alain Broutta ⏎ Note : 3,5 ⏎ Au tout début de l'année 2021, les lecteurs français ont pu découvrir aux éditions Pika le manga Blue Period. Ce récit initiatique sur l'art et la peinture, publié au Japon depuis 2017, était très attendu par une partie du lectorat, et a été une belle surprise pour les autres. Cet automne, c'est la plateforme Netflix qui e une seconde couche de peinture en nous proposant son adaptation animée, pour s'ouvrir à un nouveau public. Notons d'ailleurs que, pour l'occasion, la célèbre plateforme se met au simulcast avec un épisode par semaine, à l'opposé de son système d'attente d'une série intégrale. Nous pouvons ainsi rester au plus près de la diffusion japonaise, bien que cette dernière ait commencé avec deux semaines d'avance sur le reste du monde. ⏎ Le manga de Tsubasa Yamaguchi nous fait suivre un jeune lycéen du nom de Yatora Yaguchi. Soucieux d'être dans la norme, le jeune homme redouble d'efforts pour réussir ses études et en sort avec des résultats plutôt impressionnants, tout en gardant du temps pour ses loisirs avec son cercle d'amis. Pour autant, tout ceci n'est qu'un e-temps pour lui, et ce qui l'amusait jusqu'alors commence à le lasser profondément. C'est au beau milieu de cette crise identitaire que Yatora fait sa rencontre avec l'art, restant bouche bée face à une toile réalisée au sein du club d'art de son lycée. Aussi, dans le cadre d'un exercice de son cours d'arts plastiques, le jeune homme commence à percevoir la dimension artistique du monde qui l'entoure, et y découvre un moyen de communiquer directement avec les autres, au-delà des convenances sociales. Cependant, Yatora doit aussi penser à son avenir : s'engagera-t-il vers une voie artistique dont les débouchés professionnels restent mineurs ? ⏎ Publié dans le magazine seinen de Kodansha, Blue Period reprend à sa façon des ingrédients du shônen initiatique, entre apprentissage, entraînements et accomplissements, les concours supplantant les tournois. Cependant, le récit dispose aussi d'une profonde composante humaine, qui illustre à merveille le mal-être adolescent. Bien loin des stéréotypes dans lesquels s'engouffrent encore bien trop de séries, le manga expose un regard différent sur la jeunesse japonaise, notamment au travers du personnage de Ryûji/Yuka. Elle expose aussi la difficulté pour cette jeunesse de sortir des modèles et des parcours de vie pour lesquels ils sont façonnés dès le plus jeune âge, et cette aspiration à sortir des sentiers battus. ⏎ Les deux premiers chapitres du manga sont condensés dans le premier épisode de cette adaptation animée, dirigée par Koji Masunari (Read or Die, Magi) au sein du studio Seven Arcs. Hélas, le résultat n'est pas pleinement à la hauteur de nos attentes : si la qualité graphique est appréciable, l'animation reste assez figée, et malgré les raccourcis, le rythme de l'épisode est inégal. La musique, elle aussi, est quasiment absente : seule une courte partition de free jazz soulignant le vertige artistique de Yatora nous sort de notre torpeur. Bref, à choisir, préférez largement le d'origine !